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QUI SONT LES EXPOSANTS DU SALON ? Laurence Guidance

 

Qui sont les exposants du salon ? Au fil des jours, semaines, nous allons vous présenter tous les exposants du salon "Un Temps Pour Soi" du Dimanche 12 Mai, leur parcours, ce qu'ils proposent.

 

Nous commencerons par LAURENCE

organisatrice du salon. Voici une interview réalisée sur Laurence il y a quelques mois :

 

 

 

"Laurence Guidance, Qui suis-je

 

Je me présente ici , aidée par Dominique - Interviewer qui au fil de ses questions m’a permis de me situer (et je l’en remercie ;-) même si le projet d’émission n’a pas abouti).

 

Êtes-vous issue d’une famille où la cartomancie avait sa place? La cartomancie non. Mais d'autres pratiques ou croyances oui. Mon grand-père trouvait l'eau au village. Ma grand-mère ainsi que ma mère et sa sœur faisaient souvent allusion à des rêves – qu'elles qualifiaient de prémonitoires...Dans ma famille,on parlait et on parle aux défunts à haute voix. On s'adresse aussi aux animaux et aux plantes. J'ai été élevée dans un environnement sinon religieux, du moins faisant place à à une forme de spiritualité où l'on considérait que le destin existait et qu'au dessus de nos petites vies, un Grand Dessein ou Principe nous envoyait des joies ou des épreuves. On s'adressait au ciel, et quand il n'était pas nommé « Le Bon Dieu » par ma grand-mère, il était appelé« Là-haut»... Et on lui reconnaissait donc la faculté de nous envoyer des signes, des messages – voire des leçons... et de nous entendre.

 

Qu’est-ce qui vous a amenée à la pratiquer alors ? On jouait beaucoup ...aux cartes dans ma famille ;-) Des parties interminables de Batailles, Belote ou de Rami. J'étais fascinée depuis toute petite et par cet univers de chiffres et de couleurs et par ce qui se passait en moi : Comment se faisait-il que je parvenais à deviner les cartes dans le jeu de mes adversaires et que je pressentais celles qu'ils allaient poser sur la table ? C'est probablement pour cette raison que j'ai commencé à m'exercer avec un jeu de 32 cartes. Un jour, j'avais alors 16 ans, je suis tombée sur un article (minable il faut l'avouer avec le recul) paru dans Elle – Le magazine auquel ma Grand-mère était abonnée. Le titre m'a marqué :

 

« Devenez la sorcière d'un soir et épatez vos amis »... Il y avait bien entendu une méthode de tirage proposée ainsi que le message potentiel pour chacune des cartes des quatre couleurs... Je m'y suis essayée et j'avoue m'être bien amusée d'emblée avec mes copines. Et vérifiant que cela fonctionnait – du moins au regard de mes amies et de nos appréciations d'adolescentes, je me suis prise au jeu. C'est le cas de le dire ! Et peu à peu, me suis intéressée à d'autres jeux, tels que ceux de Melle Lenormand. Puis plus tard, à Belline et enfin au Tarots.

 


En vous intéressant à ce domaine, quelle(s) capacité(s) particulière(s) désiriez-vous développer?
Je crois qu'au delà de cette approche ludique qui peut aussi correspondre à cette même fascination des jeunes pour l'occulte et le mystère, je voulais vérifier si ce que les cartes annonçaient correspondait bien à la situation ou aux événements. C'était comme des tests. Et, ils s’avéraient très souvent positifs... Au fond, et avec le recul, je crois que j'ai surtout trouvé dans les cartes l'outil qui me manquait pour transmettre ce que je ressentais. Et il m'a de suite RASSURÉE. En effet, je me sentais un peu différente des autres J'anticipais les choses en pensées, je les prévoyais pour moi ou pour mes proches, je percevais des présences. Cette intuition me faisait peur. Je me sentais envahie...et le fait de pouvoir la canaliser avec un outil et la rendre ainsi plus logique, plus organisée, plus rationnelle m'a permis de mieux la gérer. C'était comme si quelque part, je pouvais justifier mes ressentis en m'appuyant sur les définitions des cartes...Une façon de rendre plus explicable ce que j'appelle aujourd'hui ma médiumnité.

 


Vous êtes professeur et occupez donc un poste où l’organisation et la rationalité sont de mise. N’est-il pas difficile pour vous de concilier ces deux « mondes »?
J'exerce effectivement le métier de professeur Documentaliste. On range, on classe, on hiérarchise, on fait du catalogage, on aide les élèves et les collègues à organiser leurs recherches... C'est un métier qui pourrait sembler aux antipodes de la pratique des Arts Divinatoires. Je me suis longuement et longtemps interrogée sur cette incompatibilité. Un aspect de moi dans le cartésianisme et un autre dans « la magie »... Mais, j'ai finalement fait la paix avec ces paradoxes. Puisque je suis aussi heureuse lorsque je réponds à une demande d'élève que lorsque je me mets en état de connexion avec mes cartes pour quelqu'un, c'est que ma mission est la même : Je suis passeuse. Passeuse de livres, passeuse de mots, passeuse d'informations... Et si le contexte scolaire et celui du développement personnel sont bien distincts dans la démarche et les moyens utilisés, les notions d'aide et de transmission sont les mêmes. La difficulté de conciliation pour moi réside moins dans cette opposition des milieux, que dans la vigilance perpétuelle que je dois maintenir face à moi-même. Il me faut au lycée essayer de fermer mon canal médiumnique afin d'agir et de réagir avec les élèves et le personnel éducatif sans autre considération que l'objectivité et la pédagogie. Des fois, c'est compliqué car il me faut mettre de côté des ressentis, des visions qui peuvent être envahissants.

 

 

 

On dit souvent que les arts divinatoires font partie de la spiritualité.
Comment qualifiez-vous ce domaine ? Et quel lien avec la religion et le développement personnel?
Votre question dans sa formulation m'amène à apporter trois nuances. D'abord, la spiritualité et la religion sont à distinguer. Qui dit « Religion » dit appartenance à une église. On reconnaît un Dieu. Qui dit « Spiritualité » dit un état de recherche, de réflexion ou de reconnaissance. On croit en l'Esprit, en l'âme... et pas forcément en un Dieu nominatif et unique. Ces deux notions sont souvent confondues. Certes pas incompatibles ... mais autonomes. Ensuite, le développement personnel peut être permis par une religion et/ou par la spiritualité. Il peut aussi simplement s'appuyer sur des méthodes et pratiques de sophrologie ou de psychologie comportementales. Il place l'individu au centre de « son » attention.... Donc si vous me demandez, si les Arts divinatoires s'inscrivent dans une religion, je ne peux répondre que non « officiellement ». C'est d’ailleurs interdit par de nombreuses églises. Prévoir l'avenir serait déroger à la loi de Dieu. Mais beaucoup de cartomanciens ou médiums sont pourtant croyants...Comme les magnétiseurs. Si vous demandez si la cartomancie s'inscrit dans la spiritualité, cela dépend encore de quelle cartomancie... Faire un tirage avec le 32 cartes du jeu traditionnel de Belote se distingue fortement d'un tirage avec un tarot de Marseille ou d'un oracle angélique. Et il me semble difficile d'envisager le présent, le passé et l'avenir comme appartenant à une grande logique du destin, sans s'inscrire dans la spiritualité... Si vous me demandez si la cartomancie appartient au domaine de développement personnel, je répondrais qu'elle le peut en effet. Certains jeux sont très spécifiques d'ailleurs dans la mesure où ils ne se réfèrent à aucun dieu, ni esprit et ne s'intéressent qu'aux comportements et à l'attitude réflexive des consultant sur sa situation ou ses ressentis.
Mais comment penser que des objets cartes puisent refléter notre monde intérieur sans reconnaître une dimension magique... ?

 

 

 

N’avez-vous pas le sentiment que nombre de personnes dans ce domaine sont un peu trop perchées ?

 

Est-ce à dire que je le suis moi-même? Rire. J'aime bien l'adjectif « perché » d'ailleurs. Il désigne de façon bienveillante une posture différente. Et cette posture est de plus en plus courante...Elle s'assume. Personne ne se cache plus pour tirer les cartes ni pour utiliser un pendule. Aussi, lorsqu'on voit la production impressionnante de jeux, d’objets talismans, de bijoux amulettes et le développement des espaces ésotériques, on est bien dans un constat de banalisation. Bien entendu, pratiquer les Arts Divinatoires ne doit pas isoler de la réalité. Les prédictions sont censées aider, préparer et non poser un calque entre les individus et leur présent. Ce qui me dérange, c'est la dépendance. La dépendance des praticiens comme des consultants qui ne vont rien décider sans leurs outils et qui ne se rendent pas acteurs directs de leur vie. Personnellement d'ailleurs, quand je fais des guidances pour les personnes, je leur précise bien que cela ne peut avoir lieu qu'une fois par an...et je leur dit « surtout pas d'abonnement »;-)

 


On entend souvent dire que s’adonner à la cartomancie permet de « reprendre son pouvoir » alors qu’en fait, aller consulter une« voyante », c’est donner ce pouvoir à quelqu’un, quel est votre sentiment sur la question ? Justement, cette question me renvoie à ma précédente remarque sur la dépendance. Si le consultant se met en état de dépendance, il va effectivement perdre son pouvoir sur sa propre vie. Ne rien décider sans les cartes ou sans le pendule. Aussi, ne pas suivre tel ou tel chemin parce qu'on lui aura dit qu'il ne le mènerait nulle part. ne sont là que pour préparer, pour annoncer, pour permettre à l'autre d'envisager des issues et des solutions. Ils peuvent aussi l'aider à mieux traverser des épreuves en les intégrant dans une lecture plus globale et moins réactive affectivement. Des deuils sont bénéfiques à terme... Et bien des épreuves peuvent au final se révéler constructives. Certaines erreurs ou précipitations peuvent aussi être évitées... Il y a aussi dans cette rencontre Praticien/Consultant une condition essentielle : la reconnaissance de la liberté. Certes, je reconnais l'existence du destin mais il y a plusieurs voies de réalisations et des parcours multiples qui restent et de la responsabilité et du choix de l'individu.

 

Que pensez-vous de l’image de la tireuse de carte aujourd’hui ? L'image que s'en font de nombreuses personnes est un peu désuète...Une sorte de bohémienne avec sa boule de cristal, pratiquant chez les forains dans une caravane ou une roulotte. Au mieux, elle ressemble à Esmeralda…fascinante et attirante

 

 

 

 

 

 

 

Au pire à une vieille un peu ridicule et inquiétante…surtout intéressée par l'argent.

 

Mais cela m'amuse ! Tant et si bien que je pratique et m’entraîne dans une caravane aménagée en bureau. Je peux y méditer, m’y retrouver régulièrement. Mes amis ont souri lorsqu’ils l’ont découverte. C'est uns sorte de pied-de-nez aux représentations péjoratives ! Pour moi, cette caravane à qui j'ai donné un nom de Fée « Rosélia » et que j'ai installée sous un arbre fruitier, c'est un symbole de capacité au voyage, d'adaptation...et à la fois, un petit cocon accueillant.

 

 

 

Comment voyez-vous l’évolution de votre groupe Facebook - Laurence Guidance ? Au départ, il y a deux ans, J'ai un peu pris Facebook par hasard et continuité...Mon profil perso était de plus en plus abondé de posts en lien avec la spiritualité. Je me suis dit alors qu'il fallait différencier la famille, et les très proches de mes croyances, partages, réflexions... Tout le monde se « mélangeait »… Aujourd’hui, il a beaucoup évolué... Du blog personnel ouvert à tous, j'ai récemment crée un groupe fermé pour des échanges plus spécifiques aux cartes. Il y a des directs, avec des échanges en vidéos. Tout ça gratuit bien entendu.

 

Facebook reste cependant dans l’immédiateté. Un blog -porté par l’Association AFCÂME que j’ai fondée avec mon mari il y a un an, est venu aussi compléter les moyens de partage. Il permet un meilleur archivage des articles, des pensées, des rituels ou des conseils liés à la pratique des arts divinatoires."